Les avancées du projet

Pépinière au sol

Principe

 

La pépinière au sol consiste à produire des plants sains et vigoureux dans un lieu aménagé, avec une maîtrise suffisante de l'eau, du sol et des techniques de cultures.

 

Méthode

 

-       Le choix de l'emplacement : la pépinière est située entre la plaine d'inondation et la colline, proche de l'habitation en zone non inondable ;

-          Les étapes préalables à la mise en place des pépinières : nettoyer (désherber) et labourer le sol ;

-        Le dimensionnement et préparation des planches : trois planches d'un mètre de large sur trois mètres de long ont été confectionnées ;

-          La désinfection du sol à l'eau bouillante (10 l/m²)

-        Les semis : les semences sont semées en ligne puis recouvertes d'une fine couche de terre et arrosées à l'aide d'un arrosoir muni d'une pomme à perforations fines (l'irrigation trop violente ou par submersion risque de déplacer les semences). ;

-        La protection : pour protéger la pépinière des fortes pluies ou du dessèchement, il est nécessaire de la couvrir d'un paillage (pailles ou palmes) et de le retirer dès qu'il gène la croissance des plants ;

 

-          L'entretien :

-          Arrosage : la pépinière doit toujours être humide sans être détrempée – préférer les heures fraiches du matin pour arroser, les arrosages en zone humide et chaude risquent de favoriser les pourritures d'origines cryptogamiques ou bactériennes – utiliser un arrosoir muni d'une pomme à perforations fines pour ne pas abîmer les plants ;

-          Sarclage – démariage : désherber régulièrement pour empêcher l'envahissement  par les mauvaises herbes. Effectuer un démariage pour ne conserver que les plants robustes bien développés (démariage après 15-20 jours en général … à adapter selon les cultures) ;

-          Traitements : arracher les plants attaqués et traiter si besoin – préférer les méthodes préventives et l'emploi de produits naturels.

-       Le repiquage : les plants des légumes semés en pépinière sont transplantés lorsqu'ils sont suffisamment développés. Cette opération s'appelle le repiquage.

 

Pour faciliter la reprise au champ, il est possible d'endurcir les plants en pépinière avant leur repiquage. Cela se fait en fin de pépinière en :

 

-          Réduisant considérablement les arrosages ;

-          Évitant les apports d'azote ;

-          Enlevant les voiles de protection.

 

Défrichage de la colline

La colline a été défrichée pour développer les cultures en saison des pluies (de fin juin à octobre avec une accalmie au mois d'août). En effet, cette saison rend impossible le travail dans le bas fond en raison du débordement du cours d'eau. L'alternance du maraichage sur le bas fond en saison sèche et sur la colline en saison des pluies, permet dès lors de produire toute l'année. Les cultures qui seront installées à la fin de la saison des pluies sont : haricots, tomates, maïs, manioc, choux, concombres, pastèques, aubergines.

Lutte intégrée

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'OILB (Organisation Internationale de Lutte Biologique), la lutte intégrée ou protection intégrée est définie comme étant la  " conception de la protection des cultures dont l'application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance ". La lutte intégrée repose sur le principe de limiter voire supprimer le recours aux pesticides chimiques de synthèse et d'associer l'ensemble des moyens de lutte disponibles pour protéger les cultures contre leurs ennemis de façon durable.

 

En effet, l'utilisation abusive des pesticides chimiques de synthèse pose problème :

 

-          Danger pour l'environnement (risque de contamination de l'eau et du sol, dépréciation de la biodiversité …) ;

 -          Danger pour la santé humaine provoqué par les manipulations et la consommation des produits traitées ;

 -          Augmentation des charges d'exploitation à court terme et à long terme de façon croissante.

 

Ainsi, différentes techniques de lutte intégrée sont désormais utilisées sur le terrain.

 

 

La lutte agronomique

 

La lutte agronomique consiste à mettre en œuvre de bonnes pratiques culturales pour prévenir l'arrivée ou la dissémination des ravageurs et des maladies.

 

 *      Utiliser des semences et des plants de qualité ;

 *      Réaliser des pépinières pour produire des plants sains et vigoureux ;

 *      Préparer le milieu de culture pour augmenter la vigueur des plants ;

 *      Entretenir les cultures pour éviter les contaminations et les risques de propagation ;

 *      Mettre en valeur la diversité des cultures et leurs complémentarités dans l'espace et le temps ;

 *      Respecter les saisons et les bonnes pratiques culturales.

 

 

La lutte physique

 

La lutte physique consiste à mettre en place des barrières physiques et des pièges pour empêcher l'invasion de la culture par les ravageurs et leur dissémination.

 

 *      Une clôture pour protéger le jardin des animaux en divagation ;

 

Une barrière en bois, d'une hauteur de 40 cm environ, a été installée le long du système d'irrigation de la zone de passage des troupeaux de bœufs. En effet, en période de transhumance, des bœufs ont piétiné et détérioré des tuyaux. La construction de cette barrière permet de concilier protection du matériel et circulation du bétail.  

  

*      Des pièges pour capturer, déstabiliser ou repousser les ravageurs ;

*      Un ramassage des ravageurs ; les tuer avant infestation.

 

 

La lutte biologique

 

La lutte biologique consiste à utiliser des organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par des ravageurs. Elle est un moyen de limiter un ennemi donné par son prédateur naturel qui devient un auxiliaire du jardinier.

 

Les auxiliaires se nourrissent des ravageurs des cultures. Plusieurs auxiliaires sont présents sur le terrain :

 

-      Les coccinelles sont les prédateurs naturels des pucerons. Chaque coccinelle mange au moins 50 pucerons par jour ;

-       Les libellules comptent parmi les plus dangereux prédateurs des insectes. Elles dévorent chenilles, vers, mites, papillons, cochenilles et tout autre insecte qui auraient le malheur de croiser leur route ;

-         Les oiseaux insectivores se nourrissent des adultes volants et des larves parasitant les plantes (chenilles par exemple) ;

 -         Les crapauds se nourrissent, entre autres, de limaces.

 

 Certaines plantes sont les alliées du jardinier pour lutter contre les insectes parasites et ravageurs et les éloigner des plantations. Ces plantes dégagent des substances qui déplaisent aux ravageurs et les font fuir. Ces substances sont émises selon les cas par leurs racines, leur feuillage ou leurs fleurs.

 

A Assome, le basilic est associé à la tomate en raison de son fort pouvoir répulsif contre les mouches, moustiques et son effet protecteur contre le mildiou et les nématodes. Cette technique de compagnonnage est un moyen préventif d'éviter ou de limiter la propagation des maladies.

 

Le basilic s'associe également parfaitement avec les poivrons, piments et aubergines.

 

 

La lutte par traitements phytosanitaires naturels

 

La lutte par traitements phytosanitaires naturels consiste à éliminer les ravageurs par le recours aux bio-pesticides.

 

Les traitements phytosanitaires naturels mettent en œuvre des matières actives obtenues à partir de préparations à base de plantes ou autres minéraux tels que les produits cupriques ou soufrés (bouillie bordelaise), les cendres … Ces préparations peuvent agir de différentes manières :

 

-        Répulsion : par leur odeur ou leur présence les produits dressent une barrière qui repousse les parasites, ex.: solution insectifuge, épandage de cendre … ;

-     Inhibition de la reproduction : certaines matières actives agissent sur la reproduction des parasites, empêchant ainsi leur invasion, ex : phéromones (pièges), extraits de clous de girofle (inhibiteur direct de la reproduction), huile de neem (inhibiteur de développement et de croissance de certains insectes) ;

-      Émission de bio-fumigants (acides organiques volatiles) résultants de la décomposition de la matière organique, ex : feuille de moringa, fumier de ferme …

 

Ces bio-pesticides présentent des avantages comparativement aux produits chimiques de synthèse. En effet, les matières actives industrielles utilisées pour la fabrication de produits phytosanitaires sont souvent nocives pour l'environnement et pour l'Homme, puisque toxiques et difficilement dégradables.

 

D'autre part, l'importance des coûts liés à l'utilisation de ces produits de synthèse peut réduire sensiblement la rentabilité des cultures.

 

Plusieurs plantes sont présentes et utilisées sur le terrain comme bio-pesticides :

 

-         Le neem (feuille et fruit) pour son effet insecticide : très efficace contre les chenilles et les larves des coléoptères, les mouches mineuses, les criquets et les cicadelles ;

 -          Le papayer (feuilles) pour son effet fongicide : la préparation traite contre différentes maladies : oïdium et rouille

 

Un autre traitement à base de cuivre, utilisable en agriculture biologique, est employé spécialement sur les cultures maraichères et fruitières. L'action de la "matière active" (ion Cu2+) se manifeste sur divers sites de l'activité cellulaire (la respiration et la perméabilité membranaire) des micro-organismes, des champignons et des bactéries. Ce caractère multi site prévient les risques d'apparition de souches résistantes. Ce traitement préventif est à renouveler tous les 7-14 jours selon les conditions climatiques.

Fabrication du charbon de bois

Des morceaux de branches et troncs d'arbres sont recouverts par de la terre. Un foyer est allumé d'un côté pour une combustion durant plusieurs jours avec un suivi toutes les 3-4 heures. Le charbon de bois ainsi fabriqué est vendu à Tsévié pour augmenter le revenu de l'agriculteur.

Fertilisation et amendement

L'utilisation de fertilisants complémentaires est souvent recommandée pour répondre aux besoins ponctuels de la plante. Ils permettent de corriger les carences et autres défauts du sol tels qu'une acidité excessive.

 

Trois éléments nutritifs sont apportés à certaines cultures (choux et aubergines), sous forme de granules :

 

    L’azote (N) est l'engrais de la croissance : il participe principalement au développement du feuillage et des parties aériennes des plantes. Si les plantes manquent d’azote, elles sont lentes à se développer, leur feuillage est vert clair ou jaunâtre.

*      Le phosphore (P) stimule le développement des racines, la floraison et la fructification. Si les plantes manquent de phosphore, leur feuillage est foncé, rouge ou marqué de taches rouges, la floraison est peu abondante et la maturation des fruits est longue.

*      Le potassium (K) est utile à la circulation de la sève et à l’assimilation des éléments nutritifs par les plantes. Il améliore leur résistance au gel, aux ravageurs et maladies, la couleur et la qualité gustative des fruits, ainsi que la conservation des légumes racines.

 

Un bio-stimulant naturel à base d'extraits d'algues (Algua) est utilisé sur l'ensemble des cultures. Il stimule la croissance des plantes en améliorant la photosynthèse et le développement racinaire.

 

La phacélie est une annuelle de la famille des hydrophylacées d'origine du Mexique et du Sud des États-Unis, caractérisée par ses petites fleurs violettes et blanche très parfumées. Elle va être semée sur le terrain pour  ses qualités suivantes :

 

-          Utilise comme engrais vert aux vertus fertilisantes

-          Système racinaire très dense et profond, d'où son intérêt pour la structuration du sol et sa capacité à fixer l'azote

-          Sa croissance rapide lui permet d'étouffer les herbes indésirables

-          Peu exigeante sur la nature du sol

-          Utilise comme plante en rotation de culture au potager. Brise ainsi le cycle de certaines maladies

-          Ne souffre aucun problème de maladie ou de nuisible

-          Fleurs très mellifères et attirent de nombreux insectes utiles à l'équilibre du jardin

Paillage des aubergines

Principe du paillage

La pratique du paillage ou mulching consiste à couvrir le sol avec des végétaux ou des résidus de végétaux afin de protéger celui-ci des agressions climatiques. Il est particulièrement efficace pour créer un environnement favorable au développement des cultures.

Objectifs

-          Limiter les pertes en eau par évaporation

 

-          Protéger le sol lors des fortes pluies et limiter les éclaboussures de terre sur les plants

 

-          Apporter au sol de la matière organique

 

-          Créer un environnement favorable au développement de la vie biologique du sol

 

-          Réduire la pénibilité du travail par la limitation des opérations de sarclage et de binage

 

Aubergine africaine

Les choux pommés

Inondation

Le cumul des précipitations de jeudi et dimanche dernier a engorgé le sol d'eau à plusieurs endroits du terrain, gâtant ainsi une bonne partie des choux. Les pistes étaient également inondées.

Conflits entre Peuls et agriculteurs

Les Peuls pratiquent un élevage extensif de transhumance. Ils traversent le pays du nord au sud pour trouver de verts pâturages pour leurs bœufs. Mais lors de leur passage, des conflits peuvent apparaitre avec les agriculteurs. Les troupeaux dévastent leurs champs en piétinant les cultures. De nombreux cas sont relevés. Les tensions sont toujours aussi vives entre les Peuls et les agriculteurs en période de transhumance.

 

Nous avons fait également l'état de dégâts sur notre terrain. Lors du démarrage de la motopompe pour irriguer les cultures, l'eau ne sortait pas. Suite au contrôle du système d'irrigation nous avons remarqué que deux tuyaux ont été cassés par le piétinement des bœufs. Nous avons coupé les parties des tuyaux endommagés puis nous avons refait la soudure.

 

Malgré que les tuyaux soient enterrés, le poids des bœufs exercent une pression telle que des dégâts ne peuvent être évités. Ces tuyaux menant à la motopompe traversent le passage des bœufs. Dans le souci de concilier protection des tuyaux et circulation des troupeaux, nous avons installé une barrière basse.

Visite des champs du Centre Rizicole de Zio - Kovié (après Assome)

Silence, ça pousse !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aubergines et laitues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Choux pommés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pastèques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concombres

 

 

 

Récolte des premières laitues !

Le système d'irrigation en marche !

Installation du nouveau système d'irrigation par aspersion

La planification et l'installation du nouveau système d'irrigation par aspersion, en passant par l'achat du matériel, ont été réalisé au cours des deux premières semaines (deuxième moitié du mois de Février).

Quel matériel ?

 

1) Bandes d'arrosage (les dernières photos)

2) Tuyaux PVC diamètre 63

3) Tuyaux PVC diamètre 32

4) Réducteur PVC 63-32

5) T 32

6) Vannes

7) Colle


Le DEKPO, affluent du fleuve Zio où l'eau est pompée pour irriguer les cultures maraichères

Toute l'année, le niveau d'eau reste toujours à un très bon niveau, pouvant ainsi irriguer les cultures maraichères en saison sèche où le besoin est accru.

Les pêcheurs sont présents au bord du Dekpo. La vie faunistique (poissons, canards et autres oiseaux sauvages) et floristique est diverse, soulignant l'indicateur de bonne qualité de l'eau.


Sur la route : de Tsévié à Assome (terrain du projet) en passant par le village de Davié - 30 minutes en moto

De France au Togo

Algérie

Niamey - Niger

Togo


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